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L’Art au temps de l’IA
Générer, critiquer, créer

 

Ce site accompagne le livre L'Art au temps de l'IA sous la direction de Jean-Louis Giavitto et Pierre Saint-Germier, publié par les Éditions du Centre Pompidou en juin 2025.

On y trouvera, pour chacune des contributions de l'ouvrage, un accès direct aux pages web qui y sont mentionnées, des compléments sur les références citées et, le cas échéant, du matériel supplémentaire (sons, vidéos) venant illustrer le propos.

Préliminaires

Jouer avec l'IA

Cherchant dès les années 1950 à simuler des processus créatifs humains, l’intelligence artificielle s’affirme d’emblée comme un outil d’un genre nouveau. De l’expérience pionnière du Groupe art et informatique de Vincennes (GAIV) aux développements les plus récents, l’IA se met au service aussi bien d’expérimentations que de visions artistiques affirmées. La première partie de cet ouvrage examine en particulier l’histoire des transformations vocales auxquelles l’apprentissage automatique a apporté des progrès décisifs, ainsi que les derniers dispositifs développés pour la performance musicale. Malgré l’opacité de certains outils, l’IA ouvre un champ fertile dans lequel l’espace latent construit par la machine agit comme une forme de subjectivité artificielle porteuse de potentialités créatives.

Coopérer avec l'IA

Cette deuxième partie s’intéresse à une mutation profonde apportée par l’IA générative : l’apparition d’une agentivité propre à la machine avec laquelle l’artiste est désormais conduit à dialoguer. Loin d’être un prolongement de l’œil ou de la main, l’IA devient un partenaire plus ou moins docile, bousculant les équilibres entre contrôle, intention et surprise. La notion de cocréativité s’impose pour caractériser cette nouvelle division du travail artistique, reconnaissant à la machine un rôle parfois décisif, sans pour autant lui accorder une autonomie totale. La pratique artistique devient alors l’expérimentation de nouvelles formes de collaboration dans un espace partagé entre l’humain et l’algorithme. Les contributions présentées ici explorent de quelle façon ces systèmes élargissent l’imaginaire, reconstruisent la mémoire et déplacent les frontières de l’auteur dans un processus créatif où les interactions comptent autant que le résultat.

L'IA protagoniste

L’art, dans sa dimension réflexive, s’empare de l’IA non plus seulement comme outil ou partenaire, mais comme objet même de représentation et de questionnement. Devenue un phénomène social incontournable, l’IA est désormais mise en scène, donnée à voir et à entendre. Tandis que, dans le domaine littéraire, les imaginaires anciens de l’écriture automatique sont réactivés par les grands modèles de langage qui interrogent nos constructions narratives, le cinéma reflète nos angoisses face à une IA perçue comme une menace ou une force manipulatrice. Dans le domaine des arts plastiques, certains artistes utilisent les données alimentant les réseaux de neurones comme matériau artistique, quand d’autres, plus réservés sur le potentiel artistique réel de l’IA, préfèrent dévoiler le processus même de l’apprentissage automatique.

Questionner l'IA

Au-delà de la promesse technologique, quels sont les enjeux politiques et culturels majeurs soulevés par l’IA ? Cette quatrième partie présente le regard critique de créateurs qui en révèlent les angles morts, les infrastructures coûteuses et les travailleurs précaires, soulignant le caractère indispensable de l’expertise humaine et les limites d’une autorégulation algorithmique. Les artistes interrogent à travers leurs œuvres la disparition de l’erreur et de l’imperfection dans un monde obsédé par l’optimisation, explorent les façons dont l’IA reconfigure notre perception du réel ou encore pointent les biais raciaux, culturels et mémoriels ancrés dans les algorithmes. S’esquisse ainsi une subversion créative de l’IA, en rupture avec ses logiques internes.

 

 

 


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